Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/360

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d’autant plus, que nous l’étudierions davantage. Quel ne seroit point sur tout notre étonnement, si nous pouvions observer aussi distinctement les élémens d’une fibre sensible, leur arrangement respectif, l’art avec lequel ils jouent les uns sur les autres, que nous observons les différentes pièces d’une horloge ; leur engraînement & leur jeu ! On peut voir ce que j’ai dit là-dessus dans l’article X de mon analyse abrégée, en rendant raison du physique de l’imagination & de la mémoire.

Que seroit-ce donc encore, si nous pouvions saisir d’une seule vuë le systême entier des fibres sensibles, & contempler, pour ainsi dire, à nud la méchanique profonde & les opérations secrettes de cet organe universel auquel l’ame est immédiatement présente, & par lequel elle est unie au monde corporel ! « Assurément,[1] dit très-bien cet anonyme que j’ai déja cité, s'il nous étoit permis de voir jusqu'au fond dans la Méchanique du Cerveau, & sur tout dans celle de cette Partie

  1. Essai de psychologie ; ou Considérations sur les Opérations de l’Ame, sur l’Habitude & sur l’Education, &c. pag. 50. Chap. XX.