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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/365

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lui-même n’est qu’une manière de petit sac, d’une consistence presque gélatineuse, & garni près de son ouverture, de quelques menus cordons, qui peuvent s’allonger & se contracter au gré du polype, & ce sont ses bras. Il n’a point d’autres membres, & on ne lui trouve aucun organe, de quelque espèce que ce soit.

Je ne décris pas le polype ; je ne fais qu’ébaucher ses principaux traits ; mais, il est si simple, que c’est presque l’avoir décrit. Quand on songe à la nature, & à la simplicité d’une pareille organisation, l’on n’est plus aussi surpris de la régénération du polype, & de toutes ces étranges opérations qu’une main habile a sçu éxécuter sur cet insecte singulier. J’ai sur tout dans l’esprit cette opération par laquelle on le retourne comme le doigt d’un gand, & qui ne l’empêche point de croître, de manger & de multiplier. Si même on le coupe par morceaux, pendant qu’il est dans un état si peu naturel, il ne laisse pas de renaître, à son ordinaire, de bouture, & chaque bouture mange, croît & multiplie. Je le remarquois dans mes corps organisés, article 273 : « Un polype coupé, retourné, recoupé, retourné encore, ne présente qu’une répétition de la