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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/370

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Croira-t-on à présent, que ces cornes du limaçon, qui sont de si belles machines d’optique, se régénèrent en entier, lorsqu’on les mutile ou même qu’on les retranche entièrement ? Il n’est pourtant rien de plus vrai que cette régénération : elle est si parfaite, si singuliérement complette, que l’anatomie la plus éxacte ne découvre aucune différence entre les cornes reproduites, & celles qui avoient été mutilées ou retranchées.[1]

C’est déjà, sans doute, une assés grande merveille, que la reproduction ou même la simple réparation de semblables lunettes : mais ; ce qui est tout aussi vrai, sans être le moins du monde vraisemblable, c’est que toute la tête du limaçon, cette tête qui est le siège de toutes les sensations de l’animal, & qui, comme nous venons de le voir, est l’assemblage de tant d’organes divers, & d’organes, la plûpart si composés ; toute cette tête, dis-je, se régénère, & si on la coupe au limaçon, il en refait une nouvelle, qui ne différe point du tout de l’ancienne.

  1. Programme de Mr. Spallanzani, page 61.