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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/389

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La nature ne m’a point paru former un tout organique, à la façon d’une ardoise ou d’un cristal ; je veux dire, par l’apposition successive de quantité de molécules, plus ou moins homogènes, à une petite masse déterminée & commune. Un tout organique quelconque ne m’a point semblé un ouvrage d’ébénerie, formé d’une multitude de pièces de rapport, qui ont pu éxister à part les unes des autres & être réünies en des tems différens les unes aux autres. J’ai cru voir qu’une tête, une jambe, une queuë étoient composées de parties si manifestement enchaînées ou subordonnées les unes aux autres, que l’éxistence des unes supposoit essentiellement la coéxistence des autres. J’ai cru reconnoître, par éxemple, que l’éxistence des artères supposoit celle des veines ; que l’éxistence des unes & des autres supposoit celles du cœur, du cerveau, des nerfs, etc.

Des observations éxactes ont concouru avec le raisonnement pour me persuader la prééxistence simultanée des parties diverses qui entrent dans la composition du tout organique. Ces observations m’ont découvert plusieurs de ces parties sous des formes, sous des proportions