Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/390

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& dans des positions si différentes de l’état naturel, que je les aurois entièrement méconnues, si leur évolution n’avoit peu à peu manifesté à mes yeux leur véritable forme, & ne leur avoit donné un autre arrangement. J’ai reconnu encore, que l’extrême transparence, comme l’extrême petitesse, la forme & le lieu des parties, contribuoit également à les dérober à mes yeux.

J’ai donc mieux compris encore, qu’il n’y a point de conséquence légitime de l’invisibilité à la non-éxistence, & ce que j’avois toujours soupçonné, m’a paru écrit de la main même de la nature dans un bouton ou dans un œuf.

J’ai donc tiré de tout ceci une conclusion générale, que j’ai jugée philosophique ; c’est que les touts organiques ont été originairement préformés, & que ceux d’une même espèce ont été renfermés les uns dans les autres, pour se développer les uns par les autres ; le petit, par le grand ; l’invisible, par le visible.

Je n’ai point prétendu, que cette préformation