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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/397

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pour un moment de son esprit l’idée d’un certain corps organisé pour ne retenir que celle d’une simple fibre.

Une fibre, toute simple qu’elle peut paroître, est néanmoins un tout organique, qui se nourrit, croît, végète. Je retranche une de ses extrêmités, & en peu de tems elle reproduit une partie égale & semblable à celle que j’ai retranchée.

Comment peut-on concevoir que s’opère cette reproduction ? Je dis, qu’il n’est pas nécessaire de supposer, que la partie qui se reproduit, prééxistoit dans la fibre sous la forme d’un germe proprement dit, où elle ne différoit de la partie retranchée que par sa petitesse, sa délicatesse & l’arrangement de ses molécules constituantes : en un mot ; il n’est pas nécessaire de se représenter la partie qui se régénére comme concentrée ou repliée sous la forme de globe, de nœud, de bouton, etc. Il suffit de supposer, qu’il prééxiste autour de la coupe de la fibre principale une multitude de points organiques ou de fibrilles, qui sont comme les élémens de la partie qui doit être reproduite.