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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/452

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Bien des années avant les découvertes sur le poulet, & par conséquent avant celles sur les prétendus œufs des grenouilles, je m’étois exprimé ainsi :[1] « On veut juger du tems où les parties d’un corps organisé ont commencé d’éxister, par celui où elles ont commencé de dévenir sensibles. On ne considére point que le repos, la petitesse & la transparence de quelques-unes de ces parties, peuvent nous les rendre invisibles, quoi qu’elles éxistent réellement. »

Le poulet & la grenouille se réünissent donc pour décider la fameuse question, si le germe appartient au mâle ou à la femelle ou à tous les deux ensemble. On sçait, qu’on avoit disputé pendant bien des siécles sur cette question, & l’on connoît les diverses hypothèses[2] auxquelles elle avoit donné naissance. On n’avoit garde de soupçonner, que pour pénétrer le secret de la nature, il ne fallut qu’éxaminer un œuf de poule[3] ou le fray des grenouilles. On avoit donc discouru pendant des siécles sur un point de physiologie, que

  1. Consid. sur les Corps Organ. Préface pag. VI, VII, VIII. Art. 125.
  2. Ibid. passim.
  3. Ibid. Art. 153.