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ARCHITECTURE.

deur des pierres, mais selon les convenances de l’architecte et la destination du monument. Ce progrès immense fut accompli lorsqu’on eut trouvé l’art de construire une voûte. La plate-bande put être alors remplacée



par un arc. Au lieu de réunir deux points d’appui avec une pierre d’un seul morceau, on franchit l’intervalle qui les séparait en appareillant des pierres plus petites suivant une courbe. Nous verrons dans la suite de cet ouvrage combien cette courbe a varié. Les Étrusques et les Romains l’ont dessinée en plein cintre, ce qui veut dire en demi-cercle ; quelquefois ils l’ont surbaissée, c’est-à-dire formée par un demi-ovale, ou, comme s’exprime le langage populaire, en anse de panier. Les Arabes ont préféré l’arc outre-passé, autrement dit en fer à cheval. Les chrétiens du moyen âge l’ont exhaussé en ogive. Mais, quelle que soit l’importance historique du style ogival et du style arabe, ces deux architectures n’en sont pas moins réductibles au système de l’arc, parce que la solidité des parties soutenues résulte de l’appui mutuel que se prêtent deux pesanteurs inclinées, deux arcs de cercle. Il est donc vrai de dire que toutes les variétés de l’architecture se peuvent réduire à deux principes générateurs : la plate-bande et l’arc.



XIV

LES FORMES DE L’ARCHITECTURE DANS TOUS LES SYSTÈMES ONT DIFFÉRENTES ORIGINES : ELLES SONT ENGENDRÉES, OU PAR LES NÉCESSITÉS DE LA CONSTRUCTION, OU PAR LE BESOIN D’UNE EXPRESSION POÉTIQUE, OU PAR L’IMITATION DE LA NATURE.

Il faut s’arrêter ici un instant pour donner au lecteur la clef de ce qui va suivre. Si l’on veut comprendre le langage de l’architecture, il ne