rique aurait mal exprimé les sentiments qu’inspiraient ces dieux ; les Grecs imaginèrent un ordre moins grave, plus élégant, plus léger dans sa construction, plus délicat dans ses ornements : l’ordre ionique.
Nous l’avons dit, c’est dans l’architecture orientale des premiers âges que se trouvent les rudiments des ordres grecs, et particulièrement le trait distinctif de l’ordre ionique. La mission des Hellènes n’était pas d’inventer, mais de perfectionner, de polir les inventions étrangères, d’en découvrir les principes, d’en écrire les lois, et de les marquer pour toujours à l’empreinte d’une grandeur mesurée et d’une sobriété exquise.
Fergusson fait observer (Illustrated Hand-book of Architecture) que le proto-ionique, c’est-à-dire l’embryon de l’ordre ionique, se voit dans les très anciennes et sveltes colonnes du palais de Persépolis, qui ont treize
proto-ionique. |
diamètres de hauteur, et qui, d’après leur espacement, furent évidemment
destinées à porter une architrave de bois, limber architrave. Ces
colonnes, en effet, nous offrent, dans leur partie supérieure, une idée
générale du chapiteau ionique, si l’on ne met de volutes que d’un seul
côté. On y trouve d’ailleurs une disposition commune à tous les styles
asiatiques, celle qui consiste à soutenir l’architrave par des projections
latérales, qui, tantôt tournées vers le haut, servent ainsi de consoles,
tantôt, pendantes et roulées, font penser à la volute. Mais, quelles que
soient l’ancienneté de l’ordre ionique et son origine, il est certain que
les Grecs de l’Asie Mineure et de l’Attique furent les régulateurs de
l’ordre auquel l’Ionie a donné son nom.
L’ordre dorique pur exprime la force ; il l’exprime par des colonnes courtes et sans base qui semblent implantées dans le sol ; il l’exprime par une échine évasée dont la courbe commence en ligne droite ; il l’exprime encore par l’épaisseur de l’abaque, par la hauteur de l’architrave, par les solives, dont la présence est énergiquement rappelée au moyen du triglyphe, enfin par ce que Vitruve nomme si bien « l’âpreté des entre-