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GRAMMAIRE DES ARTS DU DESSIN.

« On divise la face en trois parties : la première contient le front, la seconde le nez, la troisième la bouche et le menton. Le visage a de la sorte trois longueurs de nez. Le corps humain ayant dix faces ou trente longueurs de nez, on répartit ces longueurs comme il suit :

« Depuis le sommet du crâne jusqu’à la naissance des cheveux, un tiers de face ou un nez ; depuis la naissance des cheveux jusqu’à l’extrémité du menton, trois nez ou une face ;

« Depuis le menton jusqu’à la fossette du cou, entre les clavicules, deux tiers de face ou deux nez ;

« De la fossette du cou au bas des pectoraux, une face ; des pectoraux au nombril, une face ; du nombril au pénil, une face ; du pénil au-dessus du genou, deux faces ;

« Le genou contient une demi-face ; du bas du genou au cou-de-pied, deux faces ; du cou-de-pied au sol, une demi-face.

« Total, dix faces ou trente longueurs de nez.

« Dans cette manière de mesurer, la tête ayant quatre longueurs de nez, le corps entier n’a en longueur que sept têtes et demie, qui est la proportion la plus naturelle et aussi la plus rapprochée de l’antique.

« L’homme étendant les bras est, de l’extrémité de la main droite à l’extrémité de la main gauche, aussi large qu’il est long (comme on vient de le voir).

« La plus grande largeur des épaules est le quart de toute la figure, et la plus grande largeur des hanches en est le cinquième.

« Il y a une différence sensible entre les proportions de la femme et celles de l’homme. La taille moyenne de la femme est plus petite d’un vingt-deuxième, c’est-à-dire que l’homme ayant 176 centimètres, par exemple, la femme n’en aura que 168. Son visage est plus court d’un dixième, et comme l’espace entre les yeux reste le même, l’ovale de la femme est plus rond que celui de l’homme. Chez elle, les côtes sont plus étroites d’un onzième, et les épaules d’un trentième ; les bouts des seins, étant ainsi moins écartés, forment, avec la fossette du cou, un triangle équilatéral. La moitié de la figure, au lieu d’être à l’os pubis, est au pli du bas-ventre, d’où il résulte que les jambes sont plus courtes relativement au torse. Le bassin est plus large d’un trente-cinquième environ. Mais la main de la femme est, toute proportion gardée, plus grande que celle de l’homme d’un neuvième ou à peu près.

« Quant à l’enfant, voici ses mesures d’après Jean Cousin ; à l’âge de trois ans, il arrive à la moitié de toute sa croissance, et à cet âge toute sa hauteur est de six têtes. L’enfant plus jeune et qui n’a que cinq longueurs de tête arrive à la moitié de la cuisse de son père et l’enfant de six mois ne va que jusqu’à ses genoux. Des cinq longueurs de tête mesurées par Jean Cousin, il s’en trouve trois dans la tête et le buste, et deux dans la hauteur des jambes. Le corps de l’enfant, dit cet artiste, est gros