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LA CORÉE OU TCHÖSEN

maisons résonner en même temps. Il vit qu’il entrait dans une maison en ruines, portant sur son dos trois solives, que des fleurs tombaient des arbres et qu’une glace (en corne) se cassait. Quand il se réveilla, il chercha à expliquer son rêve, mais comme il ne comprenait pas, il fut contraint de s’adresser à une vieille femme qui demeurait dans son voisinage. Celle-ci lui dit : « Moi qui ne suis qu’une femme, comment puis-je connaître l’avenir ? Dans la direction de l’ouest, à 40 lis d’ici, il y a une montagne appelée Sol-Pong dans laquelle se trouve un antre où vit retiré un bonze extraordinaire ; il vit en ermite, il a abandonné ce monde, garde le secret de son nom, se nourrit de graines de pin et se vêt avec des

Fig. 18. — Femmes de ménage battant le linge. (D’après le croquis d’un artiste coréen.)

herbes : on l’appelle Heuk-tou-Ta (Bouddha à la tête noire), parce que sa figure est noire. Il y a neuf ans qu’il est entré dans cet antre et il n’en est jamais sorti depuis. Il faut que vous l’interrogiez au sujet de votre rêve. »

« Song-Kié revêtit alors des vêtements de chanvre, prit dans sa main un bâton et se rendit dans l’antre en question. Il y trouva ledit bonze qui demeura assis, et il le salua en ces termes : « Je suis un pauvre homme qui désire éclaircir un fait qui vient d’avoir lieu : je vous prie de vouloir bien me donner des explications. — De quoi s’agit-il ? » demanda le bonze en levant la tête. Song-Kié raconta tout ce qu’il avait vu en rêve.