ici, la sienne est hors. Entre doncques, et qu’il escampe vitement. »
Et la femme entra, et Smetse resta hors. Mais sitôt que vint l’heure de midi et que les anges cuisiniers eurent apporté à la commère sa belle tourte au riz, elle vint au mur du paradis, et passant la tête par-dessus :
— « Es-tu là, » dit-elle, « mon homme ? »
— « Oui, » dit-il.
— « As-tu faim ? » dit-elle.
— « Oui, » dit-il.
— « Adoncques, » dit-elle, « déploie ton tablier de cuir, j’y vais jeter la tourte qui me fut tantôt baillée ; mais cache-la bien, mon homme, et mange-la vitement. »
— « Mais toi, » dit-il, « ne manges-tu point ? »
— « Non, » dit-elle, « car j’ai ouï dire que l’on soupait tantôt. »
Et Smetse mangea la tourte au riz, et il en fut tout à fait et soudain réconforté, car cette tourte était plus succulente et délicieuse que les plus fines viandes. Cependant la femme, qui s’était allée pourmener par le bon paradis, revint narrer à Smetse ce qu’elle y avait vu.
— « Ha, » dit-elle, « mon homme, il fait bien beau céans, que ne t’y puis-je voir ! Autour de Monseigneur Jésus sont les pures intelligences qui devisent avec lui