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le peuple du pôle

— Que comptes-tu faire ? lui demandais-je.

— Je ne sais pas, je vais voir…

Il fit quelques pas, s’avança vers le ballon et sauta sur la pierre brune où les amortisseurs adhéraient. Je le vis alors s’agiter, se balancer comme pour prendre son élan et retomber gauchement sur ses mains sans que ses pieds eussent bougé d’un centimètre. Je m’élançai à son secours.

— N’approche pas, pour Dieu ! n’approche pas, s’écria-t-il en hurlant comme une bête prise au piège.

Mais j’étais déjà sur la pierre où je continuais comme je l’avais fait auparavant à pouvoir aller et venir sans encombre. Ceintras, lui, était aussi incapable d’y faire un pas que si ses pieds y eussent été du premier coup inexorablement rivés.

— Est-ce que tu souffres ? fis-je en essayant vainement de le dégager.

— Non, évidemment non, mais ils vont venir, à présent, et s’emparer de moi… Sauve-toi, au plus vite ; seulement, de grâce, tue-moi avant de partir, ne me laisse pas tomber vivant entre leurs mains… un coup de carabine… là… entre les deux yeux… fais vite !…

— Tu parles comme un fou, répondis-je en haussant les épaules. Et puis, tiens ! essaye de te