Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
98
le peuple du pôle

déchausser, je crois que cela m’évitera de te donner la mort.

Il obéit sans comprendre encore et son trouble seul l’empêcha de tirer facilement ses pieds hors de ses souliers délacés.

— Emporte-moi, s’écria-t-il ensuite, ne me laisse pas toucher le sol puisque leur damné sortilège ne semble pas avoir prise sur toi…

J’éclatai de rire :

— Tu peux être tranquille : le sortilège n’avait prise que sur tes souliers, probablement parce que leurs semelles étaient ferrées…

On connaît à présent suffisamment Ceintras pour ne pas trouver extraordinaire que l’heureuse issue de cette aventure l’ait fait passer d’un excès de découragement à une joie exagérée et en tous cas intempestive… Quant à sa confiance dans l’avenir, qu’il manifesta aussitôt à grand renfort de gestes et d’éclats de voix, elle eût réconforté le plus abattu des mortels, si ce mortel n’avait vécu depuis près d’un an dans l’intimité du pauvre diable…

— Un aimant !… Ils voulaient nous attraper à l’aide d’un aimant ! Ils s’imaginaient que nous en ignorions les propriétés… Au fait, ils doivent être encore plus effrayés que nous : pourquoi se cacheraient-ils s’il en était autrement ? Est-ce