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le peuple du pôle

trace de bipède, ou plutôt d’un animal qui utilise uniquement pour marcher ses membres postérieurs et sa queue : quelque chose comme un kanguroo… Cependant cette empreinte en forme de feuilles de lierre… Je crois me rappeler… Attends… Mais oui ! C’est tout à fait semblable, en plus petite aux empreintes fossiles que nous possédons de l’iguanodon…

— L’iguanodon ?

— Oui, encore un monstre des vieux âges ! Nous avons fait, en venant ici, un saut formidable dans le passé… Des lambeaux de la période crétacée sont, en ce pays, restés vivants ; d’antiques espèces s’y sont perpétuées depuis des milliers de siècles !

— Mais, dis-je, puisque la vie paraît, en cette partie isolée de la terre, avoir suivi son cours d’une façon autre que partout ailleurs, l’homme lui-même ne se serait-il pas conformé à la loi générale ? Qui sait si nous ne sommes pas séparés de ces hommes du Pôle par un abîme infiniment profond ?

— Oui, peut-être… peut-être qu’ils ont, en effet, évolué dans un autre sens et qu’il y a quelques différences entre eux et nous. Ils vivent sous la terre : ils doivent être petits, plus petits que toi et moi, et difformes et laids… Je les imagine assez bien