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le peuple du pôle

dais divers plans ingénieux, audacieux, mais un peu vagues : il fallait nous emparer d’un de ces hommes qui mettaient une insistance désagréable à nous avoir pour hôtes et le garder comme otage pour obliger les autres à se rendre à nos désirs. Comment parviendrions-nous à mettre la main sur lui, c’était une question que je jugeais superflu d’approfondir pour l’heure… Une nouvelle exclamation de Ceintras vint me tirer de ces rêveries :

— Ces empreintes… regarde ces empreintes dans l’argile !

— Il y en a partout, dis-je en me baissant. Mais comment se fait-il que nous ne nous en soyons pas aperçus plus tôt ?

— C’est sans doute à cause de cette lumière, de cette maudite lumière, grommela Ceintras.

L’argile moite et souple avait nettement gardé la trace des pas d’un animal. Çà et là on voyait aussi des sillons comme en eussent pu laisser derrière elles des queues traînantes. Plus loin, dans une éclaboussure boueuse, s’était moulé partiellement le corps d’une de ces bêtes qui avait dû tomber là ou s’étendre de toute sa longueur.

— Qu’est-ce que cela peut bien être ? demandais-je à Ceintras.

— Un pas ici, un autre là, dit-il en observant attentivement le sol… cela m’a tout l’air d’une