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le peuple du pôle

prouva ma résolution. Après nous être munis de quelques provisions et, par prudence, de nos revolvers, nous nous dirigeâmes vers une des trappes. Les monstres nous suivirent sans difficulté. Mais, comme s’ils avaient deviné et redouté nos intentions, à quelques mètres de la trappe ils se concertèrent durant quelques instants, puis se précipitèrent dans le souterrain avec une agilité extraordinaire. La plaque de métal se referma sur eux avant que nous fussions revenus de notre ahurissement. Et, dans son désappointement, Ceintras n’eut d’autre consolation que celle de déverser sur le peuple du Pôle le stock d’épithètes injurieuses ou simplement malveillantes qu’il put trouver en sa mémoire…

Durant les deux nuits qui suivirent, il n’y eut aucun progrès dans nos relations avec les monstres. Nous remarquâmes même qu’après leurs sorties ils ne manquaient plus de fermer les portes par lesquelles nous avions résolu d’entrer subrepticement. Cependant, le temps nous pressait ; dans l’enveloppe du ballon il ne devait plus guère rester d’hydrogène et celui que nous possédions en réserve dans les obus suffirait tout juste à notre retour. Pénétrer dans ce mystérieux monde souterrain devint alors notre idée fixe. Nous reparlâmes sérieusement de faire sauter une des portes,