Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
169
le peuple du pôle

tourner vers le monstre d’aspect ordinaire qui se tenait immobile à ses côtés, il émit deux ou trois brefs susurrements auxquels l’autre répondit plus brièvement encore. Le sens de cet entretien me parut évident : « Voilà donc les êtres singuliers dont vous parlez sans cesse ? — Ce sont bien eux. » Après quoi, sans prendre un quart de minute pour nous envisager, il se remit à faire aller méthodiquement ses mains sur le levier et les touches de l’appareil.

Nous partîmes de nouveau à la découverte par la première galerie qui s’offrit à nous, sans trop savoir dans quel sens nous allions, sans peur de ne plus retrouver par la suite notre chemin vers le ballon et le libre ciel. La curiosité nous enivrait véritablement ; nous avions à peine pris le temps de nous étonner devant un spectable inattendu ou un objet de destination mystérieuse, de nous extasier devant une machine que, déjà, nous brûlions de contempler autre chose de plus inattendu, de plus mystérieux, de plus admirable encore.

Je ne saurais m’attarder davantage à raconter dans l’ordre notre exploration et à décrire les sentiments successifs qui en résultèrent pour nous. Je ne peux en toute raison attacher à ce que j’écris qu’une importance documentaire et le mieux est,