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le peuple du pôle

l’un d’eux, l’idée très nette de ce qu’était une extrême vieillesse chez les êtres de cette race.

Il se tenait accroupi devant un appareil qui rappelait assez bien par son aspect une machine à écrire et posait de temps à autre un de ses longs doigts sur les touches qui devaient actionner électriquement les machines dont le ronflement retentissait à mes pieds. Il observait aussi avec une attention soutenue une aiguille horizontale qui oscillait près de lui au-dessus d’un plateau gradué ; lorsque la pointe de cette aiguille tendait à se rapprocher d’une raie située au milieu du plateau, le vieux monstre poussait un levier situé à sa gauche et l’aiguille peu à peu reculait. Ceintras, avec quelque apparence de raison, conclut que nous devions nous trouver en présence d’un manomètre. Mais plus que ces détails mécaniques, la physionomie du mécanicien m’intéressait.

Effroyablement ridé, les veux ternis et suintants, le corps, immédiatement au-dessous de la lèvre inférieure, tout boursoufflé par de mulliples replis de peau jaunâtre et parcheminée, plus hideux encore, s’il est possible, que la plupart de ses congénères, ce personnage ne m’en inspirait pas moins un étrange respect, tant je le devinais chargé d’ans et de sagesse. À notre arrivée, sans même se