outrance pour la vie dans des conditions aussi défavorables ait aussitôt donné une énorme impulsion au progrès général de l’espèce et que celle-ci ait conquis l’intelligence dès une époque où les ancêtres eux-mêmes de l’homme étaient destinés à rester longtemps encore dans les limbes du possible.
Si le pays du Pôle n’a pas été condamné comme les territoires qui l’entourent à porter pour toujours un fardeau de glaces stériles et mortelles, cela est dû à la présence en cet endroit d’un immense calorifère naturel. Il est probable que les eaux de l’Océan, non loin du continent où je me trouve, s’engouffrent dans les profondeurs de la terre, s’échauffent jusqu’à l’ébullition au contact du feu intérieur, et reviennent ensuite par toutes sortes de canaux à proximité de la surface ; elles jaillissent même çà et là en geisers salés que nous aurions découverts le lendemain même de notre arrivée, si nous avions poussé notre excursion un peu au delà des collines. Ce qui est sûr, c’est que les monstres polaires ont su asservir depuis d’incalculables séries de siècles cette force qui bouillonne au cœur de leur monde. N’ayant jamais eu rien à espérer du ciel, du soleil, de toutes ces vertus naturelles que les hommes se se sont accoutumés de bonne heure à prendre