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le peuple du pôle

rions plus à cette terre d’horreur… Soudain deux des monstres qui se trouvaient là sautèrent dans la partie découverte de la nacelle. Nous crûmes un instant qu’ils allaient encore contrarier nos projets, et Ceintras parlait déjà de les expulser, de force, mais, attentifs à nos manœuvres, ils s’accroupirent dans un coin et restèrent immobiles, tandis que le ballon quittait le sol.

— Alors nous les emmenons avec nous ? dis-je absolument interloqué.

— Mais oui, puisqu’ils veulent venir…

Nous nous regardâmes et nous éclatâmes stupidement de rire.

— Dis donc, continuai-je après quelques minutes de silence, là-bas, chez les hommes, qu’est-ce que nous en ferons ?

— Nous les piloterons à travers Paris…

— Oh ! oh ! Les vois-tu dans le monde, dans un restaurant à la mode, sur les boulevards, à l’Opéra ?…

— Bah ! ils feraient très bien dans une loge d’avant-scène. Et ils auraient un de ces succès !

De nouveau, ce furent des rires. J’étais singulièrement énervé et Ceintras, traversant une passe de bonne humeur, trouvait partout des occasions de la faire sonner bien haut. Mais à ce moment un des monstres se tourna vers nous, et son regard