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le peuple du pôle

quoi, ils reboulonnèrent les amortisseurs avec une dextérité merveilleuse et, de nouveau, l’immense appareil oscilla aux moindres poussées.

— Ah ! murmura Ceintras, ils veulent bien que nous partions, ils sont bons, ils sont meilleurs que les hommes !

Et, se jetant sur un monstre qui se trouvait tout près de lui, il le prit dans ses bras et le couvrit de caresses. Celui-ci ne parut pas apprécier outre mesure cette amicale démonstration ; il se dégagea de l’étreinte de mon camarade, et s’en fut en se secouant, en gloussant et en le regardant d’un air dégoûté par-dessus son épaule.

Peu à peu, tous les monstres, à l’exception de quatre, retournèrent à leur travail souterrain. Durant l’heure que durèrent nos préparatifs, ceux qui nous tinrent compagnie ne nous quittèrent pas des yeux et épièrent avec minutie tous nos mouvements. Nous constatâmes que, grâce à l’excellente qualité de notre enveloppe, il ne s’était produit, depuis le gonflement qui devait remonter au moins à un mois, qu’une déperdition insignifiante d’hydrogène ; trois de nos obus de réserve suffirent à produire la tension nécessaire. Enfin, le ronflement du moteur se fit entendre, les gaz s’échauffèrent, toute la machine se tendit et grinça… Une minute encore et nous ne touche-