Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/210

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CHAPITRE xiii

l’agonie de la lumière

Je ne crois pas avoir tout d’abord ressenti trop fortement la désillusion. Bien souvent, dans mes courts sommeils, j’avais étrangement rêvé que tout notre voyage au Pôle n’était qu’un rêve, ou que nous pouvions en partir enfin… Puis venait l’atroce réveil, et j’avais à la longue quelque peu pris l’habitude de ces réveils là… Ce faux départ cruel ressemblait en somme au début d’un de mes rêves familiers, et la réalité continuait, et elle ne me paraissait pas, dans l’état d’accablement physique et moral où je me trouvais, devoir continuer autrement que depuis notre premier atterrissage forcé au cœur du monde polaire.

Le paysage était à peu près le même ; seulement, c’était à présent à quelques pas du ballon que commençait la région du froid. Nous