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le peuple du pôle

odeur de pourriture commençait à monter des souterrains où le peuple du Pôle, occupé d’affaires plus pressantes, n’avait pas eu le temps encore de brûler ou d’enfouir ses morts.

Si ces pages, à défaut de moi, arrivent un jour jusqu’aux hommes, aux hommes qui vivent dans la sécurité confortable de leurs villes, je ne pense pas qu’ils puissent me lire sans éprouver un sentiment d’horreur. Cependant n’étais-je pas dans le cas de légitime défense ? Et ce besoin de som meil, ce besoin accablant de sommeil !… Ah ! qu’on essaye seulement d’imaginer une pareille torture et alors je l’avouerai sans plus de détour… Oui, si j’avais eu à ma disposition un poison énergique et rapide, je l’aurais à coup sûr mélangé aux mets que je préparais comme par le passé et dont Ceintras avalait sa part gloutonnement, sans méfiance… Oui, si Ceintras n’est pas mort de ma main, c’est que j’ai eu peur chaque fois que l’émotion ne me fît manquer mon coup. Je me revois aujourd’hui encore m’agenouillant à plusieurs reprises près de Ceintras dormant ; j’approchais le revolver de sa tempe ou le couteau de sa gorge… Mais est-ce que je ne serais pas devenu fou, moi-même, si la balle avait dévié, si la lame ne s’était pas enfoncée assez profondément et s’il avait eu la force de se relever, chancelant, écla-