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le peuple du pôle

ne chercha des raisons de retarder le départ que dans l’intention évidente de taquiner son compagnon et de lui faire payer tant bien que mal le déplaisir d’avoir à le subir sans répit. Si de Vénasque prit jamais au sérieux ces reculs et ces hésitations, c’est qu’il y trouvait un excellent prétexte pour taxer Ceintras de pusillanimité.

En ce qui concerne l’existence d’un monde prodigieux et inattendu à peine distant de quelques centaines de lieues des dernières habitations humaines, Dupont partage toutes mes opinions : le récit que fait Vénasque de ses aventures est trop rigoureusement possible pour avoir été inventé de toutes pièces, quand on pense surtout que le narrateur ne possédait qu’une piètre culture scientifique ; si quelque inexactitude existe, ce ne sera probablement pas dans les descriptions des êtres et des choses qu’on aura par la suite à la relever, mais dans les explications qu’il donne de ce qu’il a vu ou dans les conclusions qu’il en tire. Il nous semble évident, à Dupont et à moi, que ce qu’il y a en stricte logique de mieux à faire, c’est de considérer, jusqu’à nouvel ordre, l’histoire comme vraie.

Une règle que personne ne songe plus à discuter aujourd’hui, après tant de surprenantes et déconcertantes découvertes, c’est que, lorsqu’on