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le peuple du pôle

sommet de cela, une petite tête ridée, aussi jaune que le costume favori de son propriétaire… Des cheveux de couleur sale, pâle, indéfinissable, parcimonieusement disséminés autour d’un crâne pointu, de menus yeux vifs et fuyants qui ne vous regardaient jamais en face, un nez qui ressemblait à un bec, et une bouche tordue d’où sortaient sans répit des piaulements, des susurrements, des sifflements étranges : tous bruits qui étaient la plupart du temps, comme on pouvait s’en rendre compte avec un peu d’attention et d’habitude, des invectives, des critiques, tout au moins des réflexions désobligeantes à l’adresse de M. Ceintras ou à la mienne. Voilà, cher monsieur, ce qu’était à peu près de Vénasque. Comment voulez-vous que le peuple du Pôle n’ait pas, en le voyant, conçu quelque méfiance et quelque appréhension ?

Naturellement, à partir du moment où le Tjörn, quittant Kabarova, se fut enfoncé dans les brumes de l’Océan Arctique, Dupont ne peut pas être plus affirmatif que moi. Mais, que le ballon ait pris son vol vers le Pôle, cela ne saurait faire doute un instant.

Les deux aéronautes, qui étaient souvent en désaccord, s’entendaient admirablement sur un point : celui de mener à bien leur audacieuse en treprise ; Ceintras, durant la période des essais,