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le peuple du pôle

de l’avis de M. Dupont qui, seul, peut juger en connaissance de cause, c’était de Vénasque qui avait tout d’un fou, jusqu’à l’aspect physique. Or les ivrognes, vous le savez, affirment volontiers que c’est la foule autour d’eux qui déraisonne et la terre qui vacille, tandis qu’ils se croient parfaitement sains d’esprit et solides sur leurs jambes. De même, mettez en présence deux hommes l’un sensé et l’autre dément et questionnez ensuite le dément, il y a bien des chances pour qu’il vous dise que son compagnon est fou et que vous l’êtes vous-même et que tout le monde l’est, sauf lui… Combien de fois en quittant mes malades, il m’est arrivé de me retourner brusquement près de la porte et de les surprendre en train de hausser les épaules ou d’esquisser, en se frappant le front de l’index, des gestes qui montraient clairement le cas qu’ils faisaient de ma mentalité !

— Alors, interrompit un des assistants, selon vous, dans le récit que nous venons d’entendre, il ne faudrait voir la plupart du temps que des hallucinations de malade ? Le peuple polaire, la lumière violette, les ptérodactyles, tout cela n’aurait existé que dans le cerveau de de Vénasque ?

— Eh bien, oui, répondit le docteur X… après un instant de méditation. Cependant il se peut que ces histoires ne soient pas imaginées