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le peuple du pôle

tout de suite nous défendre et dont l’ingéniosité et la puissance égaleront celles de leurs machines et de leurs mystérieux aimants ?

Je n’ai pas la présomption de prétendre que tout se passera de la sorte. Que les hommes comprennent seulement qu’il leur est désormais nécessaire de veiller et de se prémunir.

Mais il y a mieux à faire. Nous devons à notre orgueil humain de prendre l’offensive ; nous devons au passé souverain de notre race de ne pas accepter qu’une part de la Terre, si petite soit-elle, reste insoumise à sa domination. Évidemment il est impossible que les sauriens polaires nous enlèvent l’empire d’un monde dont nous avons poursuivi la conquête durant des milliers et des milliers d’années, d’un monde où nous ne pouvons plus faire un pas sans fouler les os ou la cendre d’un de nos morts, d’un sol dont toutes les parcelles sont mélangées de poussière humaine. Mais, qu’ils nous causent le moindre dommage, cela même ne saurait se souffrir, et c’est assez qu’ils aient fait périr deux de nos semblables par leur volonté entêtée, sournoise et incompréhensible de les garder captifs dans leur pays pour provoquer notre vengeance et leur asservissement.

Au reste, cet asservissement ne fait aucun