naute ne l’avait fait avant nous, notre séjour dans l’atmosphère. Les gaz chauds à leur sortie du moteur étaient recueillis dans un tuyau qui se divisait peu après en deux branches : par l’une d’elles les gaz arrivaient à des serpentins qui circulaient autour de notre cabine et y faisaient fonction de calorifères ; au moyen de l’autre, — et c’est en cela que consistait l’innovation, — les gaz d’échappement, avant leur expulsion définitive à l’air libre, étaient détournés vers un second système de serpentins placé à l’intérieur même de l’enveloppe dans une sphère de cuivre ; le ballon se rapprochait-il de la terre, un robinet plus ou moins ouvert laissait s’échapper par cette voie une quantité de calorique suffisante pour porter le métal de la sphère à une température de 60° centigrades ; ainsi, à notre gré, nous dilations l’hydrogène et augmentions la force ascensionnelle sans aucun risque d’inflammation. De plus, dix obus d’hydrogène comprimé communiquant également par des tuyaux avec l’intérieur de l’enveloppe devaient nous éviter les ennuis de la déperdition progressive du gaz durant notre voyage : un tour de robinet sitôt que le besoin s’en faisait sentir, et une nouvelle provision d’hydrogène allait remplacer le gaz que les six épaisseurs de soie forte et de caoutchouc n’étaient pas parvenues à main-
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