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le peuple du pôle

même. Dans l’autre partie de la cabine se trouvaient les coffres à provisions, une étroite couchette et le petit fourneau électrique sur lequel je préparerais nos repas. Dans ces conditions le voyage lui-même ne paraissait pas devoir être autre chose qu’une agréable et un peu banale partie de plaisir ; à coup sûr nous n’endurerions aucune des souffrances auxquelles avaient dû se résigner à l’avance les autres explorateurs des pays polaires, la faim, le froid, et les anxiétés d’un long exil.

Notre nouveau moteur d’une puissance effective de 100 chevaux, ne nous permettrait pas de couvrir une moyenne de beaucoup supérieure à celle de vingt-cinq kilomètres à l’heure, car le second ballon était autrement lourd et considérable que le premier ; pour accomplir ce raid de navigation aérienne, Ceintras avait préféré en fin de compte, — et non sans raison, — un engin de fond à un engin de vitesse, un cruiser à un racer ; mais, somme toute, en fondant nos prévisions sur la certitude d’un minimum de 20 kilomètres à l’heure, une semaine nous était largement suffi sante pour accomplir les 2000 kilomètres du trajet aller-retour. C’était à l’extrémité de la terre François-Joseph que le navire norvégien devait nous déposer et nous attendre.