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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/66

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le peuple du pôle

La lente navigation dans les mers boréales, les brumes opaques qui semblent être là depuis des siècles et des siècles et ne s’entr’ouvrir qu’avec peine ou paresseusement pour laisser passer le vaisseau, l’inquiétude perpétuelle des glaces dans les étroits chenaux d’eau libre à mesure qu’on se rapproche de la banquise, les icebergs flottant au loin comme des brumes plus pâles dans la brume, tout cela est connu par les relations des explorateurs et n’a rien à faire dans mon histoire, surtout lorsque je pense que mes jours, sans doute, sont comptés.

Le ballon, dont on n’avait pas eu besoin de démonter la partie mécanique, fut regonflé et prêt à partir cinq jours après notre débarquement. Il ne me reste qu’à reproduire ici le document écrit en double dont nous gardâmes un exemplaire et dont l’autre fut confié aux soins du capitaine la veille même de notre départ.

« Le 18 août 1905, le Tjörn, bâtiment norvégien, capitaine Hammersen, a déposé à l’extrémité sud de la terre François-Joseph MM. Jacques Ceintras et Jean-Louis de Vénasque, sujets français, domiciliés l’un et l’autre à Paris, 145 bis, avenue de la Grande-Armée, lesquels sont partis de là le 26 août pour tenter d’atteindre le Pôle Nord en ballon dirigeable. Un autre document a