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le peuple du pôle

bien dire que rien ne le démentit. Je n’ai pas, du reste, le dessein de raconter nos expériences par le menu ; ce serait fastidieux et inutile. Durant les dix jours qui suivirent, le ballon accomplit plus de 3000 kilomètres et resta en état de marche sans qu’il eût été nécessaire de renouveler notre provision d’essence et d’hydrogène. Les menues mésaventures que nous eûmes à subir ne servirent en définitive qu’à affermir davantage encore notre confiance. C’est ainsi qu’une fois, à une centaine de kilomètres de Kabarova, notre moteur resta en panne par suite d’un excès d’huile et d’un encrassement des bougies ; le ballon atterrit doucement, nous procédâmes à un nettoyage rapide des cylindres, puis le moteur fut remis en marche, le ballon s’éleva de nouveau et nous rentrâmes au port d’attache avec un retard d’une demi-heure à peine sur l’horaire prévu. Une seule modification importante fut apporlée à la machine durant ces derniers jours : nous renforçâmes les amortisseurs destinés à éviter les heurts au moment des atterrissages et nous les disposâmes d’une façon nouvelle, qui devait nous permettre d’atterrir sans danger dans des espaces extrêmement restreints.

Je crois également inutile de raconter notre voyage de Kabarova à la terre François-Joseph.