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le peuple du pôle

que prévoyant de la part de Ceintras des mots ironiques et des haussements d’épaules, je ne me lassais pas d’exprimer cet espoir à tout moment.

— Ceintras, qui sait ce que nous allons trouver au terme de notre voyage ?

— L’axe de la Terre, parbleu ! me répondit-il à la fin en ricanant.

Je répétai sur un ton interrogatif et assez niais :

— L’axe de la Terre ?

— Eh ! oui, tu sais bien que c’est là-bas qu’il s’emmanche. C’est donc autour de lui que nous prendrons le virage… Par exemple, il faudra faire attention à la manœuvre et ne pas le disloquer en le heurtant ! Hein ? vois-tu d’ici le cataclysme ?

Il ajouta, bien résolu à ne pas abandonner tout de suite une aussi bonne plaisanterie :

— Dis donc, nous pourrons écrire nos noms sur lui, comme font les touristes dans les donjons des châteaux historiques… Et nous pourrons encore en emporter de petits morceaux pour les offrir à nos amis et connaissances…

Cependant, l’énorme machine poursuivait sa route avec une si parfaite docilité que j’en éprouvais comme un obscur sentiment d’irritation ; en vérité, c’était trop facile, trop simple : il me sem-