Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/81

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CHAPITRE v

le jour violet

La mort n’est que la plus inintelligible des énigmes et ce qui nous terrifie surtout en elle c’est l’inconnu. Il semble que la peur de mourir et l’horreur de ne pas savoir, de ne pas comprendre soient deux sentiments très voisins et que l’on ait eu raison de nommer l’angoisse qui nous étreint devant un fait inconnaissable « le frisson de la petite mort ». Je ne pense pas avoir jamais mieux éprouvé ce sentiment que dans les premières minutes qui suivirent l’apparition de la lueur. Ainsi, après avoir ardemment souhaité des prodiges, je tremblais à leur approche.

Les mains crispées sur la balustrade de la galerie extérieure, je sentais la sueur perler à mes tempes, malgré l’affreux froid cinglant contre lequel dans mon émotion et ma hâte je m’étais peu