Page:Charles Dumas - L’Ombre et les Proies, 1906.djvu/215

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Comme d’une avarice insurmontable, alors
Qu’il me semblait donner le cuivre et garder l’or,
Et que corbeau sinistre à qui l’azur dit « Non ! »
Pourchassant le miracle, affamé de prodige,
Jamais vent forcené ne roulait mon vertige
Au large gouffre bleu de l’abnégation —
Peut-être sentirai-je en ces heures suprêmes
Ce qu’est l’oubli total et le don de soi-même,
Peut-être sentirai-je, ô mon corps, s’apaiser,
Les vers forçant ta bouche à devenir baiser,
Cet amour dévorant, cette infernale flamme,
Ce désir d’être tout que j’appelle mon âme !