Page:Charles Dumas - L’Ombre et les Proies, 1906.djvu/36

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Renâclement… cliquetis clair…
Des bêtes froissant leur fourrage…
J’entendais ma vie et la mer
Comme en un même coquillage.


J’étais heureux, heureux sans fièvre,
Sans pensée et sans mouvement,
Et des pleurs tièdes sur mes lèvres
Coulaient silencieusement.


Mais ces pleurs, j’en touchais la cause,
J’en possédais le lourd secret :
Elles m’appartenaient ces roses
Dont les senteurs me déchiraient.


Allais-je choisir la plus belle,
Me gorger de miel, en mâcher
La corolle surnaturelle
Pour m’en soûler et la cracher ?