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Fourier pense que pour produire le Bien il faut utiliser les Passions, les diriger, les développer en essors harmoniques.

Voilà certes deux Méthodes fort opposées, toutes deux également louables dans leur but sans doute, puisqu’elles ont toutes deux pour but la Production du Bien ; mais toutes deux ne pouvant être également bonnes puisque l’une est le contre-pied de l’autre.

Laquelle donc est la bonne ?

On ne saura pas laquelle est la bonne si, pour toute étude, pour toute comparaison, on se contente de lapider Fourier ou de crier bien fort que sa Méthode est immorale.

On le saura au contraire si l’on étudie le Procédé qu’il offre pour utiliser, pour diriger, pour développer harmoniquement les Facultés natives de l’Homme, et si l’on fait l’Essai de ce Procédé.

Le Procédé de la Production du Bien, par la Méthode de la compression des Passions, est connu et employé depuis quatre à cinq mille ans. L’Expérience dure donc depuis un temps suffisant pour que l’on sache jusqu’à quel point ce Procédé est capable de développer la Production du Bien dans la Société. La Production, on en conviendra, n’est pas brillante. Toute la question est donc de faire l’étude du Nouveau Procédé, de le mettre à l’essai sur un point et de comparer les résultats avec ceux de l’ancien. Voilà précisément ce que demandent Fourier et ses Disciples.

Serait-ce, par hasard, que l’on tiendrait à la Méthode pour elle-même, que l’on voudrait la Compres-