Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/332

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qu’à cette méthode et à cette pensée, je suis pleinement resté fidèle.

J’ai vu, il y a quatre ans, par l’odieux soulèvement d’ignorance et de barbarie, par le triste fléchissement des volontés et des consciences, qu’il ne suffisait pas de pousser et de percer vers le socialisme, qu’il fallait encore raffermir la liberté républicaine ébranlée. Quand l’ouvrier mineur, qui enfonce son pic dans la houille et qui la détache bloc à bloc, s’aperçoit soudain que la galerie est ébranlée, que les appuis fléchissent et que le plafond s’abaisse, il dépose un moment le pic, et il raffermit les appuis. Dira-t-on qu’il s’est arrêté dans sa marche et qu’il a quitté le vigoureux outil offensif ? Non, il a au contraire assuré la suite et le progrès de son travail.

J’ai vu aussi par Lille, Roubaix, Paris, Carmaux, Rive-de-Gier, que la puissance capitaliste était grande encore, plus grande et plus résistante que Guesde ne nous l’avait dit. Et j’ai compris qu’il nous faudrait un long et immense effort, une longue suite d’œuvres, pour désarmer les préjugés les plus violents, et pour pénétrer les consciences. Et il ne m’a pas