Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/333

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paru indifférent, pour dissiper une part des préjugés hostiles, que la société bourgeoise fût obligée elle-même, en une heure de crise, d’appeler un socialiste à une part du pouvoir. Je crois que, quoi qu’il advienne et quand même l’expérience ne serait jamais reprise, cet événement, dans un avenir prochain, servira la propagande de tous. J’ai cru, même à travers des circonstances difficiles, qu’il valait la peine de laisser cette combinaison prendre par sa durée une importance historique. Je pense encore qu’il serait funeste d’y mettre fiévreusement un terme.

Mais ce n’est pas seulement pour obéir aux décisions de principe de nos congrès, c’est par l’effet d’une conviction personnelle très réfléchie, que je dis très nettement qu’il me paraîtrait mauvais de faire entrer le Parti socialiste dans les combinaisons gouvernementales qui suivront. Il faut d’abord que le Parti socialiste se donne à lui-même le temps de juger à distance les effets bons et mauvais de la participation. Il faut qu’il puisse situer les événements dans une juste perspective. Et il faut aussi qu’il réserve d’abord tout son effort à déployer