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Page:Charles Van Lerberghe - Lettres à Fernand Severin par Charles Van Lerberghe, 1924.djvu/7

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NOTICE BIOGRAPHIQUE.

Charles van Lerberghe, l’auteur de la Chanson d’Ève, naquit à Gand le 21 octobre 1861. Il appartenait à une vieille famille bourgeoise assez aisée et considérée pour qu’il pût dire plus tard, avec un peu d’exagération peut-être « J’étais dans ma jeunesse une sorte de petit hobereau. » Il avait sept ans quand il perdit son père, qu’on dit[1] avoir été « homme d’études et grand collectionneur d’estampes. » Sa mère, « femme très religieuse, d’une piété grave et passionnée », lui fut ravie alors qu’il avait quatorze ans. On peut supposer qu’une double hérédité mit en lui, avec l’amour des belles images, un certain idéalisme, et contribua à faire de lui un poète. Ce qui paraît probable, en tout cas, c’est que le goût de la littérature s’éveilla en lui au collège des jésuites de Gand, à Sainte-Barbe, où il avait du reste pour condisciples les futurs poètes Maurice Maeterlinck et Grégoire Le Roy.

Il n’est pas indifférent, semble-t-il, que van Lerberghe soit resté orphelin à quatorze ans. Cela lui valut sans doute de posséder assez tôt une liberté relative et de n’être pas contrarié dans

  1. Voir, sur van Lerberghe, l’excellent petit livre d’Albert Mockel.