Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

lants ; c’est une question de pharmacie et non de bourreliers.

J’ai recueilli l’avis de plusieurs grands médecins au sujet des passionnés ; tous sont d’avis que c’est une question de mentalité, et l’un d’eux me citait cet exemple, celui d’un homme couché aux côtés d’une femme charmante, accomplie en tous points, qui se livrait à côté d’elle aux pratiques de l’onanisme !

À quoi rêvait-il ?

Sa femme était grassouillette, replète, rebondie ; son imagination la voyait maigre, la peau collée sur les os, des cuisses en fuseaux, des jambes en tiges de pincettes, cela lui suffisait pour amener à maturité sa masturbation cérébrale.

Chez la femme comme chez l’homme, c’est la recherche de la vibration et de l’inconnu, et non de l’harmonie qui préside à l’union des deux sexes. Il est très ordinaire de voir un homme haut de six pieds, être l’amant ou le mari d’un avorton ; Hamelin qui avait deux mètres dix, qui jouait au Théâtre de la Gaîté, boulevard du Crime, des rôles de tambour-major, dans les pièces militaires, était marié à Carolina la Laponne, la naine du Café du Géant ; la belle et célèbre Nina Lassave, la Ninon de Lenclos du dix-neuvième siècle, était la maîtresse d’un affreux marchand de couleurs, nommé Pépin,