Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
LES FLAGELLANTS

qui fut exécuté avec Fieschi et Moret, pour l’attentat du boulevard du Temple ; Pépin était grêlé comme une poèle à marrons, chétif, difforme, on aurait dit qu’il avait été moulé dans un cor de chasse. Eh bien, cette femme l’aimait à la folie, au délire, et cet amour accompagna l’assassin jusqu’au pied de l’échafaud, place Saint-Jacques.

Il est très fréquent de voir une femme ou un homme du monde se tromper réciproquement avec un affreux voyou ou une horrible catin ; la cause, masturbation cérébrale, la recherche de la vibration des sens, car dans l’amour, ce n’est pas le cœur, c’est le c… qui parle.

La conversation suivante entre deux amies est prise sur le vif, elle est très explicite :

— Ma chère, on dit dans le monde, que tu as un amant, M. Ernest ?

— Cela est vrai.

— Comment ! Ton mari est jeune, beau, élégant cavalier, riche, tu t’es mariée sage au sortir du couvent, où tu as été élevée dans d’excellents principes de moralité ; M. Ernest est pauvre, il n’est plus jeune, il est presque laid, difforme, c’est un grotesque, son éducation est plus que sommaire ; si tu n’aimes pas ton mari, tu aurais pu mieux choisir. — J’aime mon mari, mais j’adore Ernest ; trouve