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LES FLAGELLANTS

elle se frotte les joues avec du jus de betteraves, avec des fraises ou des mûres bouillies dans de l’eau de benjoin, ou avec du benjoin mélangé de quelques gouttes d’eau arsénieuse.

Pour les cheveux, autre travail.

Elle les brosse deux fois par jour et les nettoie, chaque matin, avec une éponge humide, afin d’en prévenir la chute ; elle se sert d’habitude, pour ses cheveux, d’une pommade composée de sciure de bois, d’esprit de romarin et d’esprit de muscade.

Pour faire disparaître les scélérats de cheveux blancs, elle les colore avec de l’acide gallique et du sesqui-chlorure de fer.

Ouf ! voilà, je crois, un semblant de jeunesse bien gagné !

Mais, revenons au fameux salon de la baronne d’Ange, connu seulement des Initiés, ayant appartenu au plus haut monde,il mérite de passer à la postérité.

Il était (car le célèbre hôtel est aujourd’hui une maison meublée) entièrement capitonné de velours gris perle, bordé d’une grecque d’or vert ; à hauteur d’homme il y avait une garniture de boutons en argent, ils masquaient les trous des voyeurs ; aux murs, des appliques en argent finement ciselées, dans lesquelles brûlaient une profusion de bougies roses, qui répandaient une odeur parfumée ; pour