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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Quelque temps plus tard, M. de Bismarck apprit par une indiscrétion qu’il avait simplement joué le rôle de figurant comme un vulgaire garçon boucher ; que dans les boutons des tentures étaient dissimulés de petits regards presque imperceptibles, qui permettaient à une douzaine de personnes à la fois de jouir du spectacle, et justement ce jour là, parmi les voyeurs, il y avait un ambassadeur d’une grande puissance, deux ministres et un illustre général, qui fut ministre de la guerre ces dernières années.

Sa colère fut grande, et il jura de se venger. Comprend-on d’avoir vu, lui,un des puissants du monde, dans le simple appareil :


D’un mortel que l’on vient d’arracher au sommeil,

avec ses bottes, costume qui manquait assurément de majesté ?

Les ivrognes ont le vin gai ou le vin triste. C’est une question de tempérament ou d’influence des milieux de la vie ; pourtant, il y a une exception. Les croquemorts qui, par la nature de leur profession lugubre, devraient être larmoyants, sont d’une humeur joyeuse ; sans doute que l’habitude d’assister à tant de douleurs hypocrites les a rendus sceptiques, et que, suivant le mot célèbre de Beaumarchais, ils se hâtent d’en rire pour n’avoir point à en pleurer.