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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Presque tous les jours, devant les enfants, ils se livraient aux orgies les plus folles, telles que les cerveaux les plus lubriques ne sauraient en inventer.

Tous deux, complètement nus, les persiennes fermées, les rideaux tirés, éclairés simplement par une petite lampe, il lui introduisait une bougie dans le derrière ; elle avait des bas noirs aux jambes, et des bas également noirs aux bras, sa chevelure opulente flottait sur ses épaules, elle se mettait à quatre pattes, et aussitôt commençait à courir à travers la chambre, avec une vitesse vertigineuse ; Philippe et les enfants, armés chacun d’un rat-de-cave allumé, couraient après elle et essayaient d’enflammer la bougie ; elle tortillait les fesses pour les en empêcher, souvent ils manquaient la mèche et lui brûlaient la peau, elle se tordait sous la morsure de la brûlure, mais continuait à courir plus vite que jamais ; parfois, l’un d’eux réussissait à allumer la bougie, alors c’étaient des cris de joie, des trépignements endiablés, elle courait toujours, le vent produit par le déplacement d’air faisait vaciller la flamme et des gouttes de cire bouillante lui tombaient sur la chair, alors prise d’une sorte de convulsion, épuisée, elle se pâmait ; à ce moment, toujours devant les enfants, Philippe se jetait sur elle et accomplissait l’acte que l’on devine.