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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Un jour la mère mourut ; par l’intermédiaire d’une sainte association de dames patronnesses, elle fut placée chez un vieux magistrat réputé au Palais et dans le monde pour son austérité et sa sévérité à condamner les coupables d’atteintes à la morale publique. Les premiers jours, la petite était heureuse comme un coq en pâte. Je dois dire que le vieux magistrat était célibataire et que l’on lui montait ses repas tout préparés d’un restaurant voisin ; la petite le servait à table. Un soir le vieux satyre prit son masque le plus hypocrite, celui qui lui servait pour ses audiences, il la fit asseoir sur ses genoux et lui tint ce langage.

— Es-tu contente ? Oui, sans doute, tu es loin du tire-pied de ton père, et des brutalités de ton frère ; veux-tu rester avec moi ?

— Oh ! oui, répondit-elle.

— Alors rien de plus facile, mais il faut que tu fasses ce que je vais te demander.

Sur un fauteuil, était un paquet dans une enveloppe de soie,il le déplia.

— Déshabille-toi, lui dit-il.

— Complètement,

— Oui, ôte même tes bas et tes souliers, je vais te montrer le costume que tu revêtiras pour me servir à table, à déjeuner et à dîner.

Quand elle fut absolument nue, il lui enfila aux