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LES FLAGELLANTS

jambes des bas de soie blancs qu’il lui attacha au dessus du genou ; il la chaussa de souliers de satin de même couleur que les bas, à haut talons Louis XV, et lui ganta les mains de mitaines en filoselle blanche qui dépassaient le coude,il lui mit un mignon tablier de batiste serré à la taille par une ceinture de satin qui tenait aux épaules par des bretelles de soie garnies de guipures, à la mode suisse, enfin il la coiffa d’un coquet béret de velours blanc relevé sur un côté par un bouton d’argent qui soutenait une plume d’autruche ; quand cette toilette virginale fut terminée, il lui dit de se regarder dans la glace ; elle ne pouvait en croire ses yeux, elle ne se reconnaissait pas tant elle était ravissante, un véritable marmiton d’opéra-comique.

Le lendemain, revêtue de son costume fantaisiste, elle servit le vieux monsieur à déjeuner. À côté de lui, il y avait un plat de crème fouettée et une de ces petites verges dont se servent les cuisinières pour faire la crème ; au dessert, il mit la tête de la petite sous son bras, trempa la poignée de verges dans la crème et se mit à la fouetter doucement ; quand ses petites fesses furent barbouillées de crème, il se mit à genoux et la lécha entièrement.

Ce manège dura plusieurs années ; fatiguée de cet exercice, car elle était devenue grande et forte, ses fesses copieuses n’étaient plus une assiette à dessert