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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

barrassée pour si peu, elle eût fait pousser des cheveux sur un manche à balai.

— Prince, lui dit-elle un soir qu’ils causaient au coin d’un bon feu de bois, vous êtes à côté de moi d’une froideur à frapper toutes les carafes de la maison, qu’avez-vous ?

—Rien !

— C’est peut-être justement pour cela.

— J’ai envie d’aller consulter une somnambule.

— N’en faites rien, Prince, les philtres et les élixirs de longue vie ne sont plus de mode aujourd’hui, il y a bien la fameuse méthode de Brown-Séquard, qui consiste à transfuser du sang jeune dans les veines d’un vieillard, mais je la crois inefficace.

— Le sang jeune ! mais je l’ai ; toute ma vie, j’ai été attaché à la femme, par la même raison que les fruits tiennent à l’arbre, et, croyez-le bien, je souffre quand je suis à côté de vous, mon sang bouillonne à votre approche, à l’odeur fraîche de votre chair rose ; à l’éclat de votre regard profond, il me semble alors que je vais vous étreindre dans une suprême caresse : hélas ! l’impuissance éteint mon désir, le cerveau seul est en érection !

— Prince, lui répondit-elle,vous avez entendu parler de la flagellation ?

— Oui, dans mon pays, on flagelle les serfs au