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LES FLAGELLANTS

moyen du knout ; j’ai assisté à plusieurs exécutions et je vous assure que ce n’est pas un plaisir.

— À moi, on m’a dit le contraire : un docteur de mes amis, m’a affirmé… Ah ! à ce sujet, avez-vous vu les Aïssaouas ?

— Oui, et j’ai trouvé ce spectacle dégoûtant, sans toutefois pouvoir me l’expliquer.

— L’explication est bien simple, ce sont des jouisseurs ; avez-vous remarqué leur mouvement cadencé de la nuque, en respirant un parfum spécial ? Ce mouvement produit le même effet que la flagellation et que le spasme suprême du pendu, vous le connaissez ?

— Non, mais on m’a dit qu’il existait une secte de gens qui pratiquaient la pendaison.

— C’est exact,j’ai eu un amant qui en faisait partie.

— Je serai bien curieux de connaître cette joie-là.

— Cela est facile, le cordon de soie sera peut-être pour vous, le cordon de Jouvence. Elle sonna sa femme de chambre, fit enlever la suspension, elle fixa un cordon de soie au piton, tous deux se déshabillèrent, le prince passa sa tête dans le nœud coulant, elle renversa le fauteuil qui avait servi de marche-pied et attendit quelques secondes ; le prince tira la langue et… elle le dépendit.