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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

La gaillarde passait tous ses étés dans un magnifique château qu’elle possédait en Touraine.

Un jour, dans son parc, derrière une haie, elle s’accroupit pour satisfaire un petit besoin personnel. Se croyant seule, elle s’était mise à l’aise ; de l’autre côté de la haie qui bordait la route, un jeune garde-chasse, pris du même besoin, s’offrait la même satisfaction ; le bruit de l’eau qui tombait en cascade sur les feuilles lui fit lever la tête, sans se déranger, elle cria au garde-chasse :

— À ta santé, Baptiste.

Baptiste, sans se presser et sans s’émouvoir, lui répondit :

— Si Madame voulait trinquer ?

— Tout de même.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sur ses vieux jours, elle devint proxénète ; elle disait avec un profond cynisme : « Les imbéciles devraient rayer ce mot du dictionnaire et y substituer l’expression : Intermédiaires. »

En effet, elle était une intermédiaire très habile pour alimenter les maisons de rendez-vous, elle était à l’affût des femmes gênées momentanément ; elle avait un tarif très étudié, précis comme barème : ses émoluments, sa commission étaient en regard du nom de chaque femme ; comme complément de ce tarif elle tenait à jour un agenda sur